Transparent Postcards

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mardi 28 octobre 2014

Unbirthday party (Nick Cave)


Il était complètement sorti de mon radar, celui-là.
Enfin, pas complètement, il y a quelques années j'avais quand même acheté un disque de Grinderman, je trouvais ce truc assez classe, mais au bout de quelques mois ça m'est sorti de la tête, ça aussi, et j'ai arrêté de l'écouter.
Et puis hier je tombe sur ce film.
Un truc que Monsieur Caverne s'est fait construire à sa propre gloire, une sorte de mausolée quoi. Et tout ce qui va avec comme relents narcissiques et formules définitives.
Une entreprise de ce genre ne peut que mal terminer, et c'est naturellement le cas ici (never mind the spoiler), avec son concert final grandiloquent et bien propret sur lui, décoré par une apothéose de fash-backs incongrus, peintures sur soi et broderies célébrant Son Altesse Nico-Jesus en point de croix.
Mais on voit quand même, de temps en temps, au milieu de toute cette pacotille, des vrais bouts de diamants, rayant ici et là les propos sépia, laissant surgir à travers les trous la durée du temps qui passe et la dureté du temps qui est passé.
C'est l'intensité capturée lors de répétitions irrépétables et irrépétibles, c'est l'inquiétude provoquée par des apparitions fantomatiques lors de trajets en voiture, c'est parfois juste le pli étrange, en forme de Droopy et de supplice muet, que prennent les sourcils ou la bouche de ce monsieur qui paraît s'obstiner, malgré toutes les apparences, à vouloir faire croire au monde qu'en fait il n'a jamais cessé de chanter (déguisé en Elvis ou en Sinatra, en cow-boy ou en loup-garou) dans une fête d'anniversaire. La sienne, bien sûr.
Et qui nous invite donc à venir souffler avec lui les bougies de son vingt-millième jour sur terre, un non-anniversaire comme au Pays des Merveilles, un mensonge fait de vérité, dans un film qui demande à être regardé les yeux fermés.

20,000 Days on Earth

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