Transparent Postcards

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vendredi 25 décembre 2015

Xmas patchwork (Spectrum, Nick Lowe, Cryin' Shames, Bob Marley)


Evidemment c'est un gros cliché, mais j'assume.
Le truc c'est qu'à Noël j'ai toujours envie d'écouter des musiques avec des choeurs qui font "ooh ooh" et si possible aussi avec des clochettes pour tapisser les oreilles comme les étoiles dans les crèches.
Du doo-wop, du Spector, le 3ème Velvet, "Unchained melody" par les Righteous Brothers, des spirituals aussi, des trucs pour se recueillir, enfin vous voyez le genre.
Aujourd'hui je me suis passé, entre autres, "Endless sleep" de Nick Lowe. Et j'ai repensé à cette interview de Sonic Boom où il raconte comment il a essayé de reprendre le morceau, mais il trouvait pas les bons accords, alors il en a fait autre chose.
Et par dessus il a collé la mélodie et les paroles de "Please stay", des Cryin' Shames, mais pas toutes les paroles, juste un petit bout du refrain, comme un sample, quelques mots à peine, "don't-go-please-stay", répétés encore et encore, et c'est devenu ce truc baignant dans une magie hypnotique dont lui seul a le secret.
Alors bien sûr j'ai récouté. Et le morceau des Cryin' Shames aussi (une reprise des Drifters en fait, écrite à l'origine par Bacharach), avec cette voix incroyablement soyeuse, ointe de pur jus de coeur brisé, cette voix que j'ai longtemps imaginée être celle d'une jeune fille black, et ben non, c'est un petit anglais tout blanc qui chante.
Et après ça, du coup j'ai eu envie d'écouter une chanson de.....Bob Marley!
Je parle bien sûr du jeune crooner, pas du roi des rastas........Je l'ai longtemps évité, celui-là.
Déjà, le reggae, au début, j'avais du mal. Et même quand, passé l'âge de la majorité, j'ai commencé à ajouter dans le jardin de mes hérauts musicaux quelques statuettes en dreadlocks, j'ai pris garde de circonscrire mes fouilles aux souterrains de la maison jamaïcaine, surtout ne pas monter à l’étage pour avoir à faire face à son terrible prophète, dont la toute-puissance sur ses domaines me dérangeait, comme toujours dans ces cas-là.
Et puis, un jour, alors que je voulais bien finalement m'instruire un peu quand même, j'ai fait la rencontre, au fond d’un bac de disques d’occasion, de "I’m still waiting", dans sa version de mille neuf cent soixante cinq.
Marley avait vingt ans à l’époque, il écoutait en boucle les Impressions de Curtis Mayfield, et faisait vibrer sa jeunesse entre les ressorts d’un réverbérateur.