Je pensais avoir déjà suffisamment communié sur l'autel de la psy(chiatric) folk, et je n'arrivais pas à chasser l'impression qu'on essayait de me refiler un succédané west coast de Syd Barrett en moins glamour, Moby Grape ne me procurant quand même pas les mêmes secousses que le Pink Floyd de Interstellar Overdrive.
J'avais tout faux évidemment.
Déjà Moby Grape était de loin le plus inventif parmi les hérauts saint-franciscains de l'été de l'amour, la sauce était certes bien acide, mais infusée de nombreuses racines, et Mr Spence savait y mijoter des vrais morceaux de tripes, la preuve dans les deux vidéos ci-dessous:
Et puis, surtout, OAR est un animal sauvage et solitaire, habitué au vide et à la poussière du désert, alors pas facile de l'apprivoiser en quelques écoutes.
Faut dire qu'il m'avait peut être manqué jusqu'ici l'ingrédient cannabinoïde, car il s'agit tout de même d'un de ces disques où la fumette rend soudain fertiles et intelligibles les paysages les plus arides et abscons, mais où, à la différence de tant d'autres, une fois qu'on a compris plus besoin d'adjuvants pour réécouter.
N'empêche que ça aide quand même pas à arrêter les pétards.