Il était complètement sorti de mon radar, celui-là.
Enfin, pas
complètement, il y a quelques années j'avais quand même acheté un disque
de
Grinderman, je trouvais ce truc
assez classe, mais au bout de
quelques mois ça m'est sorti de la tête, ça aussi, et j'ai arrêté de
l'écouter.
Et puis hier je tombe sur ce film.
Un truc que Monsieur
Caverne s'est fait construire à sa propre gloire, une sorte de mausolée
quoi. Et tout ce qui va avec comme relents narcissiques et formules
définitives.
Une entreprise de ce genre ne peut que mal terminer, et
c'est naturellement le cas ici (never mind the spoiler), avec son
concert final grandiloquent et bien propret sur lui, décoré par une
apothéose de fash-backs incongrus, peintures sur soi et broderies
célébrant Son Altesse Nico-Jesus en point de croix.
Mais on voit quand
même, de temps en temps, au milieu de toute cette pacotille, des vrais
bouts de diamants, rayant ici et là les propos sépia, laissant surgir à
travers les trous la durée du temps qui passe et la dureté du temps qui
est passé.
C'est l'intensité capturée lors de répétitions
irrépétables et irrépétibles, c'est l'inquiétude provoquée par des
apparitions fantomatiques lors de trajets en voiture, c'est parfois
juste le pli étrange, en forme de
Droopy et de supplice muet, que
prennent les sourcils ou la bouche de ce monsieur qui paraît s'obstiner,
malgré toutes les apparences, à vouloir faire croire au monde qu'en
fait il n'a jamais cessé de chanter (déguisé en
Elvis ou en
Sinatra, en
cow-boy ou en loup-garou) dans une
fête d'anniversaire. La
sienne, bien sûr.
Et qui nous invite donc à venir souffler avec lui
les bougies de son vingt-millième jour sur terre, un non-anniversaire
comme au
Pays des Merveilles, un mensonge fait de vérité, dans un film
qui demande à être regardé les yeux fermés.
20,000 Days on Earth
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