Je vais donc vous parler un peu de Stephin Merritt, qui, comme vous allez le constater, est un être aimant intensément.
Je
ne vais pas mesurer TOUTE l'étendue de ses champs magnétiques, non, la
tâche serait immense, il faudrait 69 paragraphes juste pour ses 69 love songs....
Non,
je vais seulement vous parler de sa musique électronique. Et de comment
le jeu d'affinités électives qui la composent la rend profondément
unique.
Ben ouais, jeu, composent, électives, unique, musique
électronique, le calembour vaut deux balles, je sais, merci, mais
puisque c'est vrai de vrai je me l'autorise.
Et si vous avez
besoin de comprendre par vous-mêmes avant de bien vouloir vous laisser
aller à jouer avec la radioactivité, alors jouez EN MÊME TEMPS du Phil Spector, du
Soft Cell, du Jesus and Mary Chain, du Lee Hazlewood, du Vaselines, du Gainsbourg, du
New Order, du Beach Boys, du Smiths, du Brian Eno....laissez baigner vos
oreilles un petit moment là-dedans....voilà, vous commencez à
comprendre, vous pouvez maintenant cliquer sur un des liens ci-dessous.
A vos risques et périls, bien entendu, comme toujours lorsqu'il en va d'amour et de contamination.
Jusqu'à ce matin j'aurais été incapable de dire pourquoi ce nom ne m'était pas totalement inconnu.
Will
Carruthers....oui, ça me disait bien quelque chose....une marque de
chips à l'oignon bio? Un illustrateur de livres pour enfants? Une
méthode pour perdre dix kilos en dix jours?
Ca fait pourtant depuis mon adolescence que le gars laisse des traces indélébiles sur mes oreilles.
La basse sur "Playing with fire" et "Recurring", de Spacemen 3, c'est lui.
Sur "Spectrum", le 1er album solo de Sonic Boom, c'est encore lui.
Sur "Lazer guided melodies", de Spiritualized, pareil.
Encore fallait-il que je fasse le rapprochement, bien sûr.
Il fallait aussi que je me demande si le gars n'écrivait pas des chansons, des fois.
Et,
après avoir découvert que, oui, depuis 2001 Monsieur Carruthers publie
bien ses propres compos sous le nom de freelovebabies, il fallait encore
que j'ose espérer qu'il ne s'agissait pas juste d'une tentative de
singer ses deux célèbres acolytes, Messieurs Boom et Spaceman.
Et ben non,
pas du tout. Les chansons de freelovebabies ont germé dans une solution aqueuse tout à fait particulière, une eau océanique puisée dans des profondeurs abyssales, dans laquelle ont été dissoutes à parts égales la
pierre lunaire ramassée par Monsieur Carruthers lors de ses voyages en spationaute et une roche préhistorique incrustée des souvenirs fossiles
de Tim Buckley et Chet Baker.
De quoi prendre son pied, si on n'a pas peur de perdre pied.